En effet lors de notre sondage nous avons été très étonnés de constater qu’une partie de la population semblait ne pas ressentir d’effet dû à la consommation de café. Cela nous a d’abord surpris, mais c’est pourtant quelque chose d’assez facile à constater notamment lorsque l’on propose un café à un groupe de personnes à une heure déjà avancée de l’après-midi, certaines personnes se voient obligées de refuser, car cela les empêchera de dormir tandis que d’autre peuvent en boire autant qu’ils le veulent sans que ça soit pour autant un impact sur la qualité de leur sommeil. Comment se fait-il que les effets de la caféine puissent varier du tout au tout selon les individus ?
En 1996, soit 15 ans après que le neurobiologiste Solomon Snyder est expliquer le fonctionnement de la caféine (caféine inhibe la fixation de l’adénosine sur ces récepteurs au niveau des synapses), une équipe australienne a identifié un gène codant ces récepteurs A2A : ADORA2A. Il existe deux allèles (différant que d’un seul nucléotide) de ce gène : C et T. Ainsi chaque individu possède une des trois combinaisons CC, CT ou TT. Quelques années plus tard, des psychiatres allemands ont démontré que le génotype prédisposait à être ou non anxieux après prise de café. Mais les effets de la caféine seraient-il eux aussi régis par le génotype ? Une équipe de chercheurs de l’université de Zurich s’est penchée sur la question et a réalisé une étude. Pour essayer de comprendre ce phénomène, ils ont fait passer deux tests à 21 personnes. Nous allons nous appuyer sur ces deux tests pour tenter de comprendre ce qui fait que tout le monde n’est pas la même sensibilité à la caféine.
Premier test
Les chercheurs ont commencé par diviser la population étudiée en deux partis l’une sensible à la caféine et l’autre non, grâce à un questionnaire normalisé. Ils ont ensuite privé de sommeil les participants durant 40 heures. On leur a ensuite donné soit 200 mg de caféine (l’équivalent de deux tasses de café) puis on leur a demandé d’effectuer des tâches psychomotrices. Et les chercheurs leur ont donné une note sur 20 pour les évaluer.
Les personnes dites « sensibles » et à qui on a donné de la caféine ont obtenu une moyenne impressionnante de 15/20 tandis que ceux à qui l’on avait donné un placebo ont, eux, reçu une moyenne de 4/20. La population dite « insensible » à la caféine a elle aussi reçu une moyenne de 4/20 et ce, aussi bien pour ceux ayant reçu la caféine que le placebo.
Tout d’abord, le café ne semble donc pas avoir d’effet placebo (du moins pas chez des gens ayant été privé de sommeil durant 40h). Les effets du café semblent être dû uniquement aux réactions effectuées dans notre corps. Ensuite, les effets du café serait bien différents selon les individus.
En analysant le génome des participants, les chercheurs se sont aperçus que le génotype TT était trois fois plus fréquent chez les personnes insensibles à la caféine (20% contre 7% chez les individus dits sensibles). À l’inverse le génome CC est plus fréquent chez les personnes sensibles (40% contre 26% chez les personnes insensibles). Le génome CT était, quant à lui présent dans les mêmes proportions dans un groupe comme dans l’autre.
Ainsi la sensibilité au café dépend en effet du génome, et les résultats sont, de plus, cohérents avec ceux trouvés pas l’équipe de psychiatres allemands.
Les personnes dites « sensibles » et à qui on a donné de la caféine ont obtenu une moyenne impressionnante de 15/20 tandis que ceux à qui l’on avait donné un placebo ont, eux, reçu une moyenne de 4/20. La population dite « insensible » à la caféine a elle aussi reçu une moyenne de 4/20 et ce, aussi bien pour ceux ayant reçu la caféine que le placebo.
Tout d’abord, le café ne semble donc pas avoir d’effet placebo (du moins pas chez des gens ayant été privé de sommeil durant 40h). Les effets du café semblent être dû uniquement aux réactions effectuées dans notre corps. Ensuite, les effets du café serait bien différents selon les individus.
En analysant le génome des participants, les chercheurs se sont aperçus que le génotype TT était trois fois plus fréquent chez les personnes insensibles à la caféine (20% contre 7% chez les individus dits sensibles). À l’inverse le génome CC est plus fréquent chez les personnes sensibles (40% contre 26% chez les personnes insensibles). Le génome CT était, quant à lui présent dans les mêmes proportions dans un groupe comme dans l’autre.
Ainsi la sensibilité au café dépend en effet du génome, et les résultats sont, de plus, cohérents avec ceux trouvés pas l’équipe de psychiatres allemands.
Deuxième test
En s’appuyant sur les résultats trouvés précédemment les chercheurs ont étudié l’activité cérébrale de personnes ayant consommé du café durant leur endormissement. En analysant les résultats en fonction de leur génome (CC, CT et TT). Pour cela l’équipe a utilisé un électroencéphalogramme.
Les résultats obtenus montrent que l’activité cérébrale des individus possédant le génome CC est très élevée en comparaison aux autres (ce qui est cohérent avec leur précédente expérience). Le signal électrique émis par l’activité de leurs neurones serait d’ailleurs constitué d’ondes bêta (en quantité bien supérieure aux autres), ondées caractéristiques des états de stress ou d’insomnies chroniques. Ainsi les individus CC seraient prédisposés à être sensibles à la caféine.
Nous pouvons supposer que l’allèle C du gène ADORA2A entraîne un récepteur A2A dont la structure permet plus facilement à la caféine de s’y fixer et ainsi empêcher la transmission du message délivré par l’adénosine. Tandis que le récepteur A2A codé par un allèle T empêcherait la caféine de s’y fixer. Ce qui permettrait d’expliquer les résultats trouvés lors de cette étude ainsi que ceux obtenus dans notre sondage. Cependant nous ne sommes pas en mesure de l’affirmer, la structure des protéines A2A n’ayant pas encore été analysée en détail.
Ainsi le gène ADORA2A joue un rôle capital dans les différences de perception des effets de la caféine selon les individus. Pour autant de nombreux autres facteurs peuvent moduler les effets de la caféine tels que l’âge, la grossesse, le fait de fumer… ou encore le fait de consommer du café souvent et en forte quantité (car comme nous l’avons vu précédemment cela va avoir pour conséquence de multiplier le nombre de récepteurs à adénosine).
La génétique reste cependant centrale dans le processus des effets de la caféine. Une étude de Harvard sur pas moins de 47000 personnes a d’ailleurs identifié deux gènes (l’un codant un enzyme essentiel aux effets de la caféine et l’autre assurant le bon fonctionnement de cet enzyme) jouant un rôle clef dans l’addiction au café. Ce qui montre que la dépendance à la caféine, et la différence de sensibilité à celle-ci sont deux choses en partie codées à l’avance dans nos gènes.
Les résultats obtenus montrent que l’activité cérébrale des individus possédant le génome CC est très élevée en comparaison aux autres (ce qui est cohérent avec leur précédente expérience). Le signal électrique émis par l’activité de leurs neurones serait d’ailleurs constitué d’ondes bêta (en quantité bien supérieure aux autres), ondées caractéristiques des états de stress ou d’insomnies chroniques. Ainsi les individus CC seraient prédisposés à être sensibles à la caféine.
Nous pouvons supposer que l’allèle C du gène ADORA2A entraîne un récepteur A2A dont la structure permet plus facilement à la caféine de s’y fixer et ainsi empêcher la transmission du message délivré par l’adénosine. Tandis que le récepteur A2A codé par un allèle T empêcherait la caféine de s’y fixer. Ce qui permettrait d’expliquer les résultats trouvés lors de cette étude ainsi que ceux obtenus dans notre sondage. Cependant nous ne sommes pas en mesure de l’affirmer, la structure des protéines A2A n’ayant pas encore été analysée en détail.
Ainsi le gène ADORA2A joue un rôle capital dans les différences de perception des effets de la caféine selon les individus. Pour autant de nombreux autres facteurs peuvent moduler les effets de la caféine tels que l’âge, la grossesse, le fait de fumer… ou encore le fait de consommer du café souvent et en forte quantité (car comme nous l’avons vu précédemment cela va avoir pour conséquence de multiplier le nombre de récepteurs à adénosine).
La génétique reste cependant centrale dans le processus des effets de la caféine. Une étude de Harvard sur pas moins de 47000 personnes a d’ailleurs identifié deux gènes (l’un codant un enzyme essentiel aux effets de la caféine et l’autre assurant le bon fonctionnement de cet enzyme) jouant un rôle clef dans l’addiction au café. Ce qui montre que la dépendance à la caféine, et la différence de sensibilité à celle-ci sont deux choses en partie codées à l’avance dans nos gènes.