Après que les occidentaux aient importé le café du monde
musulman et développé sa consommation et son commerce à travers le continent,
la nécessité d’une « autonomie caféière » devenait de plus en plus
importante à mesure que sa demande augmentait. Le café ne poussant que dans une
ceinture équatoriale d’une largeur relativement réduite, la culture du café fut
impossible en Europe. C’est pour cela que les puissances d’Europe occidentale
ont utilisé pour sa production une pratique relativement récente : la
colonisation.
La culture de café coloniale fut inaugurée par la Hollande au milieu du XVIIe siècle. En effet, compagnie des Indes Orientales hollandaise avait déjà un partenariat commercial avec le port exportateur de café de Moka au Yémen : la production de café était acheminé par voie maritime jusqu’à Amsterdam. En 1658, la Compagnie des Indes diffuse le café de Moka en Asie dans des plantations à Ceylan (actuel Sri Lanka). Cette expansion des plantations de suit rapidement d’une introduction du café en Indonésie en 1990, qui sera plus tard appelée « Indes néerlandaises », et à Suriname (en Amérique du Sud) en 1718, mais dans cette colonie, la Hollande ne parviendra jamais à obtenir une production raisonnable.
En France, Marseille possède un monopole du commerce du café tout au long du XVIIe siècle. Mais dès le début du XVIIIe, la Compagnie de commerce de Saint-Malo lui offre une grande concurrence. En effet, entre 1708 et 1715, cette compagnie mène trois « expédition de Moka ». La première a réussi à ramener plus de 1 500 tonnes de café du port yéménite. En 1714, Louis XIV se fait offrir par le bourgmestre d’Amsterdam un pied de café qu’il entretient dans les jardins royaux. Le Roi a apprécié la boisson qu’il a tirée de ses arbustes et lors de la seconde expédition de Moka, il fait ramener deux caféiers supplémentaires : avant de mourir, Louis XIV multiplie les pieds dans ses serres.
La culture de café coloniale fut inaugurée par la Hollande au milieu du XVIIe siècle. En effet, compagnie des Indes Orientales hollandaise avait déjà un partenariat commercial avec le port exportateur de café de Moka au Yémen : la production de café était acheminé par voie maritime jusqu’à Amsterdam. En 1658, la Compagnie des Indes diffuse le café de Moka en Asie dans des plantations à Ceylan (actuel Sri Lanka). Cette expansion des plantations de suit rapidement d’une introduction du café en Indonésie en 1990, qui sera plus tard appelée « Indes néerlandaises », et à Suriname (en Amérique du Sud) en 1718, mais dans cette colonie, la Hollande ne parviendra jamais à obtenir une production raisonnable.
En France, Marseille possède un monopole du commerce du café tout au long du XVIIe siècle. Mais dès le début du XVIIIe, la Compagnie de commerce de Saint-Malo lui offre une grande concurrence. En effet, entre 1708 et 1715, cette compagnie mène trois « expédition de Moka ». La première a réussi à ramener plus de 1 500 tonnes de café du port yéménite. En 1714, Louis XIV se fait offrir par le bourgmestre d’Amsterdam un pied de café qu’il entretient dans les jardins royaux. Le Roi a apprécié la boisson qu’il a tirée de ses arbustes et lors de la seconde expédition de Moka, il fait ramener deux caféiers supplémentaires : avant de mourir, Louis XIV multiplie les pieds dans ses serres.
La boisson rencontre un réel succès à la cours parisienne, au point qu’en 1715, la Compagnie française des Indes Orientales charge Guillaume Dufresne d’Arsnel, un corsaire malouin, d’implanter 6 plants de café offerts par le sultan du Yémen à l’île française de la réunion : c’est la troisième expédition de Moka. Le gouverneur de la Réunion, Antoine Desforges-Boyer, favorise alors grandement la production avec l’achat de graine, la construction des infrastructures nécessaires comme des greniers de stockage ou des routes et créer même des offres pour attirer les colons à venir y cultiver le café. Par exemple, il offre des concessions gratuites à tous les colons acceptant de s’occuper de 100 pieds de café. Cependant, l’île manque de main-d’œuvre : en 1715, la population locale est de 734 habitants. La France fait alors recours à la traite négrière et « importe » en masse des hommes et femmes africains ; en 1754, la population de l’île atteint 17 000 habitants. Ce n’est qu’à partir de 1726 que la Réunion commence à produire du café en quantité importantes. En effet, le café bourbon, jugé le meilleur du monde, atteint en 1735 une production de 10 000 livres, et en 1744, elle dépasse les 2.5 millions de livres. Cette production, en plus d’approvisionner la métropole, fournie abondamment tous les cafés d’Europe.
Mais la France ne s’arrête pas là, elle décide d’augmenter encore sa production. En 1720, le capitaine d’infanterie de la marine française Gabriel de Clieu entame un périlleux voyage vers la Martinique pour tenter d’y implanter du café. Mais les cultures essuient une série d’échecs et les quelques cerises récoltées seront ensuite replantées dans les îles voisines de la Guadeloupe et de Saint-Domingue. En Guyane, la culture n’est pas non plus florissante: les 1 000 pieds que le gouverneur François de la Motte-Aigron réussit à voler au voisin hollandais Suriname en 1725 ne réussiront jamais à être productif. En revanche, une partie des pieds volés seront réexportés et c’est ainsi que la culture caféière s’étend dans les colonies espagnoles telles que Cuba, le Mexique ou d’autres pays d’Amérique centrale. Malheureusement pour elles, elles auront du mal à s’implanter réellement sur le marché du café, car Saint-Domingue occupe alors une place de plus en plus importante.
Mais la France ne s’arrête pas là, elle décide d’augmenter encore sa production. En 1720, le capitaine d’infanterie de la marine française Gabriel de Clieu entame un périlleux voyage vers la Martinique pour tenter d’y implanter du café. Mais les cultures essuient une série d’échecs et les quelques cerises récoltées seront ensuite replantées dans les îles voisines de la Guadeloupe et de Saint-Domingue. En Guyane, la culture n’est pas non plus florissante: les 1 000 pieds que le gouverneur François de la Motte-Aigron réussit à voler au voisin hollandais Suriname en 1725 ne réussiront jamais à être productif. En revanche, une partie des pieds volés seront réexportés et c’est ainsi que la culture caféière s’étend dans les colonies espagnoles telles que Cuba, le Mexique ou d’autres pays d’Amérique centrale. Malheureusement pour elles, elles auront du mal à s’implanter réellement sur le marché du café, car Saint-Domingue occupe alors une place de plus en plus importante.
De 1755 à 1789, Saint-Domingue connu une expansion des cultures sans précédent, on parle de la « révolution du café de Saint-Domingue ». En effet, durant cette période, la production annuelle passe de 7 millions à 77 millions de livres : les quantités produites ont été multipliée par 11. En 1789, l’île représente plus de la moitié de l’offre mondiale, soit 95 000 tonnes. Cet engouement pour le café favorise fortement la traite négrière. En effet, 28 000 esclaves sont importés chaque année à Saint-Domingue. L’île représente 5/6e des importations de café en France, soit 34 000 tonnes sur les 39 000 totales. La production est tellement grande qu’une partie est même exportée dans des pays d’Orient comme la Turquie. A leur apogée en 1789, l’ensemble de la production caféière des Antilles française rapporte environ 8 millions de livres sterling. Cependant, en 1791, la « Révolution Haïtienne », la première révolte d’esclave réussi de l’histoire, pousse les planteurs à quitter l’île et à s’installer en Louisiane, à Cuba ou en Jamaïque.
En s’apercevant du succès de la culture du café dans les colonies françaises, les anglais tentent à leur tour l’aventure du café. En effet, en 1728, le gouverneur de la Jamaïque, Nicholas Lawes, ramène d’Angleterre des pieds de café et tentent de stimuler la production à l’aide d’avantages fiscaux variés. La production ne connait pas de réel essor jusqu’à ce qu’elle soit dopée par l’arrivée des colons français fuyant Saint-Domingue. En effet, la production en 1789 atteint 1 million de livres, passe en 1814 à 34 millions avant de chuter en 1834 à 17 millions. Cette baisse s’explique par la concurrence brésilienne et cubaine, arrivée récemment sur le marché colonial du café. De plus, la production est freinée par l’interdiction de la traite négrière sur le territoire anglais à partir de 1806. Le café jamaïquain devient alors de plus en plus rare, mais il reste néanmoins recherché. Pour faire face à l’échec Jamaïquain, l’Angleterre tente alors de stimuler la production à Ceylan, production qui avait déjà été entamée précédemment par les hollandais. Malheureusement, une maladie décime une grande partie des exploitations. Malgré plusieurs tentatives, les colonies britanniques n’ont pas réussies à percer sur le marché mondial du café, pour compenser cette perte, la Compagnie anglaise des Indes orientales s’est rabattue sur un autre produit : le thé.
A XIXe siècle, Cuba connait également sa propre révolution caféière. En effet, en 1789, l’île n’a aucune exploitation. En 1810, elle désormais capable d’exporter plus de 10 000 tonnes de café, ce chiffre passe à 20 000 tonnes 10 ans plus tard. Le gouverneur de Cuba, Juan Batista Vaillan Berthier, organise l’arrivé des réfugiés de la révolution de Saint-Domingue qui occuperont la partie ouest de l’île pour y développer la culture du café. Cette politique d’immigration française est un grand succès : Santiago devient dès lors un port important dans l’export du café. Malheureusement, cette politique marche peut-être « trop bien », car 1809, des révoltes anti-français éclatent à travers Cuba.
Comme une grande partie des colonies européennes en Amérique, le Brésil va à son tour connaitre le développement des exploitations de café, mais son expansion fut spectaculairement efficace. En 1774, le Brésil implante à Rio son premier caféier. Les petites exploitations se développent ensuite jusqu’en 1813 dans les régions rurales relativement éloignée de la côte. Ces régions comme celles de Paraiba, Guaratingueta ou encore Bananal sont destinées à exporter la production vers Rio.
A XIXe siècle, Cuba connait également sa propre révolution caféière. En effet, en 1789, l’île n’a aucune exploitation. En 1810, elle désormais capable d’exporter plus de 10 000 tonnes de café, ce chiffre passe à 20 000 tonnes 10 ans plus tard. Le gouverneur de Cuba, Juan Batista Vaillan Berthier, organise l’arrivé des réfugiés de la révolution de Saint-Domingue qui occuperont la partie ouest de l’île pour y développer la culture du café. Cette politique d’immigration française est un grand succès : Santiago devient dès lors un port important dans l’export du café. Malheureusement, cette politique marche peut-être « trop bien », car 1809, des révoltes anti-français éclatent à travers Cuba.
Comme une grande partie des colonies européennes en Amérique, le Brésil va à son tour connaitre le développement des exploitations de café, mais son expansion fut spectaculairement efficace. En 1774, le Brésil implante à Rio son premier caféier. Les petites exploitations se développent ensuite jusqu’en 1813 dans les régions rurales relativement éloignée de la côte. Ces régions comme celles de Paraiba, Guaratingueta ou encore Bananal sont destinées à exporter la production vers Rio.
La culture de café au Brésil a considérablement augmenté la demande en esclave. En effet, dans les années 1820, plus de 43 000 esclaves noirs arrivent chaque année dans les plantations. Le pays favorise la création de larges exploitations contant environ 500 000 pieds et plus de 400 esclaves. Grâce à la traite négrière, les coûts de production sont extrêmement bas et en 1831, le Brésil devient le premier producteur mondial. Le brésil a profité de la grande croissance économique mondiale des années 1830. En effet, lors de cette période, les défrichages se multiplient et dans la décennie suivante, plus de 400 000 esclaves seront importés pour faire face à la production. Mais à partir de 1860, la répression de la traite négrière et l’appauvrissement des sols poussent les cultivateurs à se déplacer dans les régions d’Itu et Campinas. Dès lors, la production devient irrégulière. En effet, la production en 1846 atteint les 1.5 millions de sacs, en 1854, ce chiffre monte à 2.25 millions avant de chuter à nouveau à 1.48 million en 1864.
Lors de la deuxième moitié du XIXe siècle, le commerce du café commence à devenir une économie importante pour le Brésil. Ainsi en 1867 a lieu l’ouverture de la Sao Paulo Railway, un chemin de fer destiné à acheminer la production de Sao Paulo vers le port de Santos, qui ensuite l’expédiera par bateau en Europe est en Amérique du Nord. On estime ainsi à 1.43 millions de sacs le la quantité exporté en Europe et à 1.2 millions celle exporté aux Etats-Unis. Dans les années 1870, l’expansion de la culture dans les terres situées au nord-est de Sao Paulo crée une grande demande de main-d’œuvre. La traite négrière étant désormais prohibée, le gouvernement va mettre en place une politique d’immigration qui attire ainsi des portugais, des italiens et des espagnols. Lors des années 1890, la population brésilienne double. Le café ne cesse d’occuper une place de plus en plus importante dans l’activité du Brésil : en 1830, il représente 40% des exportations, en 1880, il en symbolise 62% et en 1890, ce chiffre monte à 64%.
Mais cette économie commence à plonger en 1896, lorsque la production du Brésil atteint les 22 millions de sacs et crée ainsi une surproduction à l’échelle mondiale. Ainsi, pour tenter de faire augmenter les cours et donc les prix de vente, le Brésil tente de de baisser la production en instaurant des taxes prohibitives sur les nouvelles exploitations. De plus, le pays lance l’accord de Taubaté, un plan visant à stocké une partie de la production et à promouvoir la consommation de café dans le monde. Parallèlement, deux autres plans de rétentions sont lancés et les cours du café reprennent. Le Brésil a ici réalisé un tour de force car en 1937, sa production fut de 26 millions de sacs, et en 1951, il réussit à la ramener à 14 millions de sacs, augmentant ainsi les prix d’achat du café.
Mais cette économie commence à plonger en 1896, lorsque la production du Brésil atteint les 22 millions de sacs et crée ainsi une surproduction à l’échelle mondiale. Ainsi, pour tenter de faire augmenter les cours et donc les prix de vente, le Brésil tente de de baisser la production en instaurant des taxes prohibitives sur les nouvelles exploitations. De plus, le pays lance l’accord de Taubaté, un plan visant à stocké une partie de la production et à promouvoir la consommation de café dans le monde. Parallèlement, deux autres plans de rétentions sont lancés et les cours du café reprennent. Le Brésil a ici réalisé un tour de force car en 1937, sa production fut de 26 millions de sacs, et en 1951, il réussit à la ramener à 14 millions de sacs, augmentant ainsi les prix d’achat du café.