Il faut déjà savoir que l’économie de certains pays est dépendante de la vente et du commerce du café, prenons l’Ethiopie et le Burundi par exemple, le café représente 50 à 70% de leurs exportations. Pourtant l’Ethiopie n’est pas le plus grand pays producteur de café, loin de là. Ainsi les pays les plus importants dans la production de café sont situés en Amérique du Sud (60% du café mondial), en Afrique (18%) et en Asie et en Océanie (22%). Le Brésil est de loin le premier producteur de café, vient ensuite le Vietnam, puis la Colombie et enfin l’Indonésie et le Guatemala. A eux cinq ils produisent près de 70 % du café dans le monde, leur production est comptée en milliers de sacs (un sac étant l’unité de base du café et valant 60 kg de café vert).
Cette production annuelle se répartissait en 2000 en 65% d'Arabica et de 35% de Robusta (cliquez sur ces mots pour accéder à la page), la production de Robusta étant en très nette hausse grâce à la poussée des pôles asiatique et africain (dont le climat, plus rude, est plus favorable à la pousse de cette espèce) notamment à cause de la montée de la production vietnamienne qui était un producteur insignifiant il y a dix ans mais qui est devenu le deuxième exportateur mondial de café et le premier producteur de robusta. En 1999, le Vietnam remplaçait l'Indonésie à la place de premier producteur de robusta et se classait troisième producteur mondial de café derrière le Brésil et la Colombie. A fin 2000, il produisait plus que la Colombie et se classait N° 2 mondial derrière le Brésil.
Cette production annuelle se répartissait en 2000 en 65% d'Arabica et de 35% de Robusta (cliquez sur ces mots pour accéder à la page), la production de Robusta étant en très nette hausse grâce à la poussée des pôles asiatique et africain (dont le climat, plus rude, est plus favorable à la pousse de cette espèce) notamment à cause de la montée de la production vietnamienne qui était un producteur insignifiant il y a dix ans mais qui est devenu le deuxième exportateur mondial de café et le premier producteur de robusta. En 1999, le Vietnam remplaçait l'Indonésie à la place de premier producteur de robusta et se classait troisième producteur mondial de café derrière le Brésil et la Colombie. A fin 2000, il produisait plus que la Colombie et se classait N° 2 mondial derrière le Brésil.
Mais le café provient à environ 70 % de petits producteurs et
d’exploitations familiales de 5 à 10 hectares maximum. Grace à ce mode de
fonctionnement la culture du café fait vivre un grand nombre de personnes et
assure une production écologique et respectueuse de l’environnement puisque le
café n’a besoin ni d’engrais, ni de pesticides. Mais le problème avec ce mode
de fonctionnement vient d’abord des acheteurs puisque dans les pays peu
développés comme le Brésil ou la Colombie les petits producteurs locaux vendent
leur récolte à un prix ridicule et ont bien souvent du mal faire vivre toute
leur famille. D’autant plus que les conditions sont très difficiles pour ces
producteurs ; ils risquent de perdre toute leur récolte en cas d’incidents
météorologiques et ils ne sont pas protégés comme dans les pays du Nord, en
effet l’utilisation de pesticides commence juste à se répandre chez les
producteurs de café et la mécanisation des récoltes ou de l’entretien des
caféiers est très rare.
Pourtant malgré des conditions très difficiles, les producteurs ne touchent presque rien sur le prix final du café tel qu’il est vendu en magasin, en effet, le coût du café pour les multinationales regroupe aussi le transport du café depuis les pays du Sud jusqu’aux pays du Nord mais ce prix n’implose qu’une fois arrivé dans les pays développés, et la torréfaction du café et son transports jusque dans les magasins coûtent beaucoup plus cher à l’acheteur que le prix auquel le cultivateur l’a vendu.
Comment se déroule la vente du café dans les pays développés et pourquoi les cultivateurs ne réagissent-ils pas ?
La vente du café dans les pays développés se répartie principalement parmi les 3 pôles de la triade : les Etats-Unis, l’Union Européenne et le Japon (moins important que les deux autres mais dont la consommation est actuellement en hausse), ces trois régions du monde consomment environ les deux tiers du café mondial alors qu’elles ne produisent pas un grain. Et au sein de la triade, c’est l’Europe qui consomme le plus avec presque 40% des importations totales grâce aux pays d’Europe de l’ouest (Allemagne, France, Italie) et les pays scandinaves (surtout la Finlande, plus importante consommatrice en kg de café/habitants). La forte consommation de ces pays froids d’Europe s’explique par le fait que généralement plus on s’éloigne de l’équateur, plus les gens consomment du café.
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Le reste de la consommation mondiale est divisée entre les autres pays développés (Océanie, Canada…) et les pays producteurs de café, lesquels ne consomment souvent qu’une toute petite partie de leur production, en moyenne seulement 26 % de la production d’un pays est réservée à la consommation intérieure, mais il existe quelques exceptions notamment le Brésil qui garde de plus en plus de café pour sa consommation personnelle et qui actuellement n’exporte qu’un peu plus de la moitié de sa production.
Pourtant les pays du Nord économique ne sont pas seulement les principaux consommateurs, mais ils ont un contrôle important sur les prix, d’abord parce que les principales Bourses gérant les cours du café sont la New York Coffee, Sugar and Cocoa Exchange Inc. basée à New York et la London International Futures Exchange basée à Londres. Or les prix fixés par ces bourses ont un impact direct et immédiat sur les salaires des producteurs du Sud. Cela peut se traduire par une telle baisse du prix du café (dans les années d’excellentes récoltes) que celui-ci est vendu moins cher qu’il n’est produit (voir oral et crise des années 90), mais aussi parce que les Firmes Transnationales qui contrôlent le marché du café sont soient européennes, soient américaines. Ainsi les paysans sud-américains, africains et asiatiques dépendent des puissances occidentales.
Mais ils cherchent à lutter contre le pouvoir qu’ont les pays du Nord et les FTN sur eux, c’est ainsi qu’a été créée l’OIC (l’Organisation Internationale du Café) en 1963. Le principe de cette organisation est de développer la coopération entre pays producteurs et consommateurs de café, ses 77 membres ont signés l’Accord International du Café (AIC) et doivent fixer un prix et respecter le prix minimum que recevront les petits cultivateurs de café. Ils espèrent ainsi pouvoir partiellement contrôler les prix du marché du café.
Mais l’AIC (et avec lui l’OIC) prend fin en 1989 à cause d’un non-respect des prix et des quotas fixés et à cause de l’entrée du Vietnam sur le marché du café (celui-ci n’ayant jamais fait partie de l’OIC). Les quotas sur la production sont supprimés et le marché du café est libéré. Les cours du café deviennent désormais très instables surtout en raison de l’augmentation de la production au Brésil et au Vietnam, et l’AIC est un échec.
Cette fin de l’OIC a entraîné une baisse spectaculaire des recettes des pays producteurs (ils perdent près de 60% de leurs revenus), alors que dans les pays du Nord la valeur du marché de la vente de café a plus que doublé. Mais les pays du Sud ont créés une nouvelle organisation destinée à remplacer l’OIC, l’APPC (Association des Pays Producteurs de Café) ou ACPC en anglais, or celle-ci va essayer de remplir à peu près les mêmes objectifs que l’OIC mais avec moins de membres, hélas cette organisation est assez récente et nous n’avons pas pu trouver beaucoup d’informations sur Internet.
Il semblerait donc que les cultivateurs de café aient peu de
chances de se sortir de cette situation, car les années de bonnes récoltes, de
nouveaux producteurs viennent tenter leur chance et rajoute leur production à l’offre
déjà excédentaire du marché ; c’est un cercle vicieux qui ne profite
qu’aux FTN, lesquelles manipulent le prix et les producteurs. Comment ?
vous le verrez dans la partie qui suit. Pourtant il existe malgré tout des
opportunités que peuvent saisir les cultivateurs, certains par exemple essaient
de se tourner vers le marché équitable, qui croit petit à petit ces dernières
années (même s’il ne représente encore que 2% du marché mondial), d’autres
cherchent à produire des variétés rares et reconnues de café, dont le prix ne
baisse pas malgré la crise, comme le Bourbon pointu, très fameux et très cher,
produit à la Réunion et dont le prix au kilo atteint les 459 euros. Mais il
existe un café encore plus cher, produit en Indonésie, à base d’excréments de civettes
(une sorte de fouine), et même s’il ne suit pas la fabrication traditionnelle
du café, une tasse de ce café dans un restaurant est comprise entre 25 et 30
euros. Tout cela, combiné à une production croissante dans les pays en voie de
développement (comme la Chine, le Brésil ou la Russie) laisse planer un espoir
pour les cultivateurs et peut permettre au café de continuer son expansion à
travers le monde.